La Journée Mondiale des Refugiés

Mesdames et Messieurs,

Chers Réfugiés,

A l’instar de la communauté internationale, le Gabon célèbre ce 20 juin la Journée mondiale des Réfugiés.

Instituée en 1975 par la résolution 398 de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA), elle vise à sensibiliser l’opinion publique sur la cause des familles déracinées.

Au regard du succès de la journée du réfugié Africain, l’Assemblé Généraledes Nations Unies a adopté le 04 décembre 2000, la résolution 55/76  en accord avec l’Organisation de l’Unité Africaine afin d’instaurer la journée mondiale du réfugié.

Cette journée est célébrée dans de nombreux pays par des actions visant à faire connaître le parcours individuel des réfugiés et l’urgence dans laquelle se trouvent plus de 60 millions d’hommes, femmes et enfants qui ont été contraints de fuir leurs habitations, leurs pays à la suite des conflits et des persécutions.

Mesdames et Messieurs,

Un être humain sur 122 est soit un réfugié, soit un déplacé ou encore un demandeur d’asile.

Les flux migratoires sont une réalité qui s’impose à nous en raison de la persistance des violences, des guerres et des persécutions qui ont entrainé une augmentation vertigineuse des déplacements forcés dans le monde.

Les réfugiés et les personnes qui fuient leur patrie nous interpellent. Ces personnes victimes des violences et des persécutions qui abandonnent leur terre d’origine derrière elles, subissent l’humiliation infligée par les trafiquants d’être humains au cours de leur exode vers un avenir meilleur. Et qui, si elles survivent aux abus et à l’adversité, elles se heurtent au regard de l’autre.

C’est dire l’importance que nous devons accorder à l’épineuse question des réfugiés.

Mesdames et Messieurs,

Les réfugiés nous interpellent !

Celui qui fuit est contraint de modifier certains aspects qui définissent son être et même s’il le ne veut pas, oblige celui qui l’accueille à se remettre en cause.

C’est pourquoi, la présence des réfugiés doit être vue comme un enrichissement réciproque. Ces hommes, femmes et enfants aux parcours divers sont une richesse pour nos communautés.

En effet, les réfugiés dans plusieurs pays et en tout temps ont contribué au bien être et au progrès des pays d’accueil et de l’humanité. A en juger par la précieuse contribution scientifique d’Albert Einstein qui était un réfugié.

Mesdames et Messieurs,

 La persistance des conflits en Afrique et l’ampleur des crises politiques dans le monde ont des conséquences humaines désastreuses et d’importantes répercussions sur les pays limitrophes.

La détérioration de la situation sécuritaire dans les zones de conflit contraint des milliers d’hommes, femmes et enfants désespérés, à fuir les persécutions. Ces réfugiés, victimes des passeurs et des trafiquants de personnes continuent de périr en tentant vainement la traversée périlleuse de la mer méditerranée à bord des embarcations de fortune vers l’Europe à la recherche des lendemains meilleurs.

L’Afrique et le monde sont aujourd’hui confrontés à des défis extraordinaires, notamment les flux migratoires et les réfugiés, le changement climatique, la croissance insuffisante, le chômage et le terrorisme, la piraterie maritime, et le problème mondial de la drogue, etc.

Plus près de nous, l’Afrique centrale, minée par la persistance, l’aggravation, la complexité des conflits internes, la montée de l’insécurité, l’instabilité socio-politique et les violences qui en résultent occasionnent l’exode des milliers de personnes sur les routes rendant plus précaire la situation des populations des pays limitrophes.

En dépit de ce contexte délicat, le Gabon, partie aux instruments internationaux et sous régionaux relatifs aux droits des réfugiés continue à faire preuve d’une attitude constructive nonobstant les difficultés financières, économiques, politiques et sociales auxquels notre pays fait face.

Il est de notre responsabilité d’être solidaire des réfugiés et demandeurs d’asile. Accueillir les réfugiés est un acte à la fois moral et politique.

Fort de sa légendaire hospitalité, le Gabon continuera à respecter les engagements internationaux auxquels il a souscrit afin de rendre digne et humain l’inéluctable et douloureux exode des réfugiés.

L’adoption par le Gabon de la loi 5/98 du 5 mars 1998 portant statut des réfugiés en République gabonaise, les décrets additionnels et la création de la Commission Nationale pour les Réfugiés témoignent de l’intérêt que portent les plus hautes autorités gabonaises à la protection des réfugiés.

La fragilité de notre économie due àl’impact de la crise économique mondiale globale sur notre pays ne doit pas nous conduire à l’intolérance envers les réfugiés.

Les drames humanitaires commandent que nous agissions promptement et ne devons en aucune manière ériger des citadelles.

C’est en cela que la population de notre paysest interpellée. Elle doit considérer le réfugié comme une personne à part entière et non entièrement à part.

Mesdames et Messieurs,

Les réfugiés sont des personnes ordinaires comme vous et moi dans une situation extraordinaire qui ont été chassées de leurs foyers en raison des persécutions et des violations de leurs droits, tentant d’échapper aux groupes armés qui sèment la terreur et à la désolation dans leur pays, laissant derrière eux famille et amis pour trouver asile et sauver leur vie.

La Journée mondiale des réfugiés devrait donc interpeller chacun d’entre nous sur la nécessité de préserver la paix et le vivre ensemble.

Je vous remercie.